S’il est une ville qui a fait le pari de la culture, c’est bien Bilbao. Ville portuaire et industrielle basque, elle est devenue l’un des principaux centres économiques de l’Espagne et est mondialement connue pour son musée d’art moderne et contemporain : le Guggenheim.
La ville de Bilbao s’est développée autour d’une église érigée en l’honneur de St Jacques au XIVème siècle, où le camino del Norte du chemin de compostelle fait étape. Les mines de fer se développent lors de la révolution industrielle ; Bilbao, devenue capitale de la Biscaye, grossit et se spécialise dans la métallurgie. La crise industrielle de 1980 lui donne une image de cité noire, ville polluée aux nombreuses friches industrielles. Des gros efforts de revitalisation urbaine entrepris, le projet phare de Bilbao sera celui du musée Guggenheim dessiné par Frank Gehry. En peu de temps l’attrait touristique de la ville est multiplié, et Bilbao profite de son élan pour appliquer des mesures améliorant l’environnement et le cadre de vie de ses habitants. L’effet Bilbao devient un modèle économique, touristique et culturel de référence pour toutes les villes désireuses de changer leur image.
Au mois de Janvier 2019, quelques élèves d’IPCI ont organisé un week-end à Bilbao avec leur professeur d’espagnol, historien natif de la ville. Ils ont ainsi pu profiter de son oeil expert pour découvrir le Casco Viejo (la vieille ville style médiéval et renaissance) bâti autour de la vielle église de Santiago ; un parcours street art de fresque en fresque accompagné d’une artiste ; une entreprise dévouée aux projets socio-urbains locaux, UrbanBat (lien) ; la très impressionnante médiathèque la ville ; l’exposition organisée par l’auteur basque Kirmen Uribe selon un ordre alphabétique ; la designer de mode GGGG (lien) ; et enfin le musée Guggenheim. L’ampleur des salles d’exposition immaculées, la parfaite maitrise de l’acoustique et la fluidité de la visite permettent d’apprécier la remarquable collection du musée, allant des immenses structures de métal de Richard Serra jusqu’à une anthropométrie de Yves Klein en passant par des Picasso et des sculptures de Giacometti. Mais c’est d’architecture que je viens vous entretenir dans cet article.
Un musée d’art moderne et contemporain mise souvent, et avec raison, sur une architecture extraordinaire. Le public s’y rend autant pour l’admirer que pour visiter les expositions. Les exemples français des centres Pompidou de Paris et de Metz, respectivement dessinés par Renzo Piano et Shigeru Ban, en sont la preuve.L’oeuvre de l’architecte Franck Ghery s’inscrit résolument à Bilbao comme un édifice flamboyant, moderne, et différent de l’architecture de sa ville.Si différent ? Au premier coup d’oeil, les formes organiques du musée, longées par le fleuve Nervión, semblent être sortit de terre et figées pendant qu’elles ondulaient vers le ciel. En rupture avec la ligne d’immeuble rangée sur la rive voisine, Ghery promeut une approche déconstructiviste.Il faut alors s’approcher. Observer les matériaux choisis. La pierre de taille polie a une couleur dorée… Elle a été creusée dans des carrières andalouses ; un doux éclat de cette terre voisine dont l’entrée en verre est la vitrine.Et puis le squelette du bâtiment, tout de métal conçu afin de rendre hommage à sa ville. Des lignes d’IPN sombres virevoltent le long des façades vitrées, solides vertèbres du Guggenheim. Une prouesse technique qu’a permit l’avancée technologique. Enfin les écailles du musée en titane qui se dorent sous le moindre rayon de lumière achèvent le manteau de ce géant reptilien aux allures de bateau futuriste. Une architecture réussie doit s’insérer dans un contexte différent selon chaque projet. Elle est le reflet d’une culture, d’une histoire, d’un environnement. Frack Lloyd Wright insistait sur l’importance de faire de l’architecture une prolongation du paysage, pas une cicatrice. C’est un défi relevé avec brio par Frack Ghery qui célèbre à travers son oeuvre Biblao la portuaire, Bilbao la ferronnière, et la hisse aujourd’hui au rang des grandes villes muséales.Amis amateurs d’art et d’histoire, je ne saurais que trop vous conseiller de vous laisser envouter par le flamboyant et minéral musée Guggenheim, une leçon d’architecture.
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Publié le 12 mars 2019
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